Codes DNR dans le transport des patients

Frank Lippens est président des commissions flamande et bruxelloise de transport non-urgent de patients (couché). Il dispose de plus d’un demi-siècle d’expérience dans le domaine – y compris dans le secteur de l’aide médicale urgente – et nous avons donc décidé de lui donner le dernier mot dans ce numéro consacré aux codes DNR Il nous fait part ci-dessous de sa vision et de ses rêves pour la politique DNR et de l’impact sur le transport des patients.

Le fait que la problématique des codes DNR soit soulevée pour discussion dans le secteur du transport non-urgent de patients est en soi un élément très positif. Nous plaidons pour une approche bottom-up. La problématique s’inscrit cependant dans un champ de travail plus large pour les professionnels de la santé, et donc les ambulanciers actifs dans le cadre du 112 ou de l’aide médicale urgente y sont également confrontés. De plus, le médecin généraliste de garde ou le médecin du SMUR doit, d’un point de vue déontologique, fournir tous les soins possibles en l’absence d’un code DNR valide, faute de quoi cela pourrait être considéré comme une négligence coupable. Il n’est pas rare que des personnes souhaitent mourir chez elles sans être réanimées, mais finissent par se retrouver à l’hôpital ou sont réanimées en tant que patients palliatifs faute d’un code DNR clair. C’est une situation déplorable.

À partir d’un dialogue

Le cadre juridique est approprié, mais bien que les hôpitaux fassent de nombreux efforts en interne pour établir une politique DNR adéquate, le grand public ne se rend pas suffisamment compte qu’il n’est pas facile en soi d’amener les médecins d’un hôpital à s’aligner. Les choses évoluent dans le bon sens. En même temps, chaque document DNR est aussi un signal que le prestataire de soins doit accepter le fait qu’il y a des limites à la médecine, et cela est souvent considéré comme un échec.

« Un code DNR n’est pas statique et nécessite une révision et une mise à jour régulières, alors que les ambulanciers n’agissent que de façon momentanée. »

Une politique DNR appropriée dans les hôpitaux ou les maisons de repos inclut un dialogue entre le patient, le prestataire de soins (médecin généraliste et/ou spécialiste), la famille ou les proches, et l’équipe soignante. Cela ne peut donc pas être réduit à une obligation normative simplement parce que l’inspection des soins souhaite trouver un document DNR dans le dossier médical.

Aperçu d’une évaluation continue

Un code DNR n’est pas statique et nécessite une révision et une mise à jour régulières, alors que les ambulanciers n’agissent que de façon ponctuelle. Ils doivent avoir accès à une source d’information fiable. Au cours de la prochaine législature, ce problème devrait être résolu. Les prescriptions de médicaments figurent déjà sur la carte d’identité électronique (eID). Cela devrait également être réalisable pour le code DNR, et nous devons, avec tous les professionnels de la santé, viser cet objectif pour inciter le gouvernement à agir dans ce sens. Tant que le code DNR diffère d’un établissement de soins de santé à l’autre, l’eID devra également inclure la signification du code, car la standardisation par le biais d’un cadre juridique n’est certainement pas pour demain. Une communication adéquate et un support d’information accessible sont ici prioritaires, quel que soit le détenteur du dossier médical.